La défaite des insurgés à Alep met en question toute la «narrative» occidentale sur la guerre en Syrie. C’est pourquoi nos médias, loin d’ouvrir les yeux sur la réalité du terrain, n’ont fait que ressasser de manière caricaturale les stéréotypes du scénario révolutionnaire de 2011 : les combattants de la «Syrie libre» (et démocratique) écrasés par un régime sanguinaire et inhumain. Black out total sur les images pourtant spectaculaires de la reprise des quartiers rebelles!

Mais le nouveau mur de Berlin numérique n’est pas encore en place: il suffit de regarder les médias russes. Leurs équipes ont mis leur vie en jeu pour accompagner la libération d’Alep sur la ligne de front. On découvre ainsi tout ce qu’«on» aurait voulu nous escamoter. Notamment, les populations soulagées d’échapper aux islamistes, les QG désertés ne laissant aucun doute sur le fanatisme des «rebelles modérés», et ces énormes stocks de mines artisanales à gaz avec lesquelles les «modérés» terrorisaient de manière indiscriminée les populations environnantes.

Ces images sont à prendre avec prudence, émanant d’une des parties au conflit. Mais pourquoi nos médias de grand chemin évitent-ils de les diffuser et de les commenter en ne relayant que les images de l’autre partie?