Enseignant venu de l’extrême-gauche, essayiste, Jean-Paul Brighelli est un infatigable pourfendeur de la Fabrique du crétin qu’est devenu selon lui le système scolaire français. Minée par des utopies venues de la gauche, l’école française serait-elle mieux défendue par l’autre bord? Brighelli se le demande en des termes clairs et perspicaces, mettant le doigt sur une lacune constante de tous les mouvements de droite: leur obsession de l’économie et leur désintérêt pour la culture et la formation.

«La droite a-t-elle tort d'abandonner ce thème à la gauche? Pourquoi est-elle mal à l'aise avec ce sujet?

C'est un malaise ancien, ancré dans la fausse certitude que le milieu enseignant vote à gauche (les sondages «sortie des urnes» ont pourtant depuis longtemps réglé cette question). Ancré aussi dans le «tout économie» qui agite le microcosme. La Droite ne voit pas que les économies que l'on fait aujourd'hui en matière d'éducation se paieront cash demain — d'ailleurs, celles que l'on a réalisées depuis vingt ans se paient déjà très cher. La Gauche, qui détruit le système éducatif en feignant de s'en préoccuper, n'y comprend pas grand-chose non plus. Les seuls candidats délarés aux présidentielles, pour le moment, qui ont fait de l'Education leur cœur de cible, ce sont Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen — ou Nicolas Dupont-Aignan. Emmanuel Macron, qui aurait toutes les raisons sentimentales pour tenir un discours fort sur le sujet, n'en a jamais parlé, à ma connaissance.»