Les vérités de propagande ont la dent dure. L’arrestation en France de Ramush Haradinaj, ex-premier ministre du «Kosovo», ex-videur de boîtes en Suisse, conduira-t-elle au premier procès pour crimes de guerre d’un haut responsable albanais dans le cadre de la guerre civile en ex-Yougoslavie?

Que Haradinaj soit extradé ou non vers la Serbie, sa réapparition soudaine est l’occasion de rappeler quelques faits que les médias de grand chemin se gardent bien de souligner.

Arraché à la Serbie par l’OTAN au terme de 78 jours de bombardements, en 1999, le Kosovo a été livré en pâture aux mafias albanaises et reconnu par l’OTAN et ses alliés, soit environ une moitié des Etats de la planète. Cette rapine brutale constitue un précédent historique dans le remodelage forcé des frontières d’Etats souverains. Précédent que la Russie n’a pas manqué de rappeler en récupérant par référendum la Crimée en 2014.

Il est stupéfiant et douloureux d’évoquer le rôle éminent que la Suisse, soi-disant neutre, a eu dans ce montage désastreux. Entre la ministre Calmy-Rey, la procureure du TPI del Ponte et le sénateur-enquêteur Marty, nombre de fils connectent le destin de la province méridionale de la Serbie à la Confédération helvétique. Des fils qui ne sont pas seulement des nœuds de pendu. L’enquête courageuse de Dick Marty sur le trafic d’organes a impliqué les plus hauts niveau du pouvoir de l’UCK qui dirige cet Etat mort-né. On attend encore la traduction diplomatique et juridique de ce rapport insoutenable...

Deux ans et demi plus tard, cet article de Slobodan Despot n’a donc rien perdu de son actualité.