Quand Juppé se tweete une balle dans le pied | Causeur
Quand Juppé se tweete une balle dans le pied
La fébrilité de Juppé et son équipe révélée par un lycéen potache
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Dans la nuit de dimanche à lundi, un jeune ardéchois de 17 ans connu sur la toile sous le pseudo de Candide, a publié un gag : un faux tweet signé Alain Juppé dans lequel il souhaite un « bon ramadan à tous mes frères et sœurs en islam ».
Le premier à réagir a été Gilles Boyer, directeur de campagne du maire de Bordeaux. Selon le bras droit de Juppé, le compte Twitter de ce dernier a été tout bonnement « hacké » (il a depuis effacé ce message, ndlr).
C’était aussi l’avis de plusieurs internautes qui, trouvant la réaction du maire de Bordeaux disproportionnée, ont lancé une petite campagne de soutien au lycéen ardéchois via le hashtag #FreeCandide. Finalement, Benoist Apparu, a essayé de tourner la page. « Dont acte, le jeune s’est excusé donc il n’y aura évidemment pas de suites par rapport à ça » déclarait ce matin sur France Info l’ancien ministre qui soutient la candidature de Juppé.
L’équipe Juppé se noie dans un verre d’eau
L’impression que nous laisse cet incident de prime abord dérisoire est que Juppé et son chef d’état-major se sont noyés dans un verre d’eau, tant le nombre d’erreurs commises en si peu de temps est impressionnant, surtout par rapport au problème qu’il leur a fallu réglé. Tout d’abord le directeur de campagne annonce une fausse information. Pourquoi ? A-t-il réagi sans consulter les personnes chargées du numérique dans l’équipe de campagne ? Et s’il l’a fait, celles-ci l’ont-elles mal renseigné ? A ce premier dysfonctionnement s’ajoute la décision hâtive de porter plainte. Comment a-t-elle été prise ? A l’évidence, il s’agit d’une erreur car de la position de victime d’une mauvaise blague qui est une opportunité en or pour le candidat de gagner des points, Juppé et son équipe se sont mis très vite dans une situation où ce sont eux les persécuteurs d’un jeune lycéen maladroitement antiraciste, obligés de mener en urgence une opération rétropédalage pour sauver les meubles. Tout cela révèle une grande nervosité de la part d’une équipe de campagne où la communication entre l’état-major et les autres membres n’est pas très fluide. Et, au passage, voilà réduit en miettes, en quelques heures seulement, tout leur travail visant à rendre Juppé « djeun’s compatible ».
Mais tout cela est encore plus intéressant quand on prend un peu de distance. En fait, cette affaire ridicule arrive à un moment où, pour la première fois depuis longtemps, la campagne Juppé ne ressemble pas à une promenade de santé. D’abord ce sont les sondages qui depuis quelques semaines sont moins favorables. Ensuite c’est François Baroin qui rejoint Nicolas Sarkozy en « balançant » sur le « meilleur d’entre nous », rappelant que les « enfants » de Chirac ne partagent pas nécessairement ni l’amour fraternel ni le jugement et les préférences de leur père en politique. Et puisque, comme l’a justement observé le mari de Bernadette, « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille », la question identitaire, un sujet très sarkozyste qui est le talon d’Achille d’Alain Juppé, fait également son retour à l’ordre du jour (et l’affaire du faux tweet n’est d’ailleurs pas complément étrangère à cette problématique). Les plus vigilants ajouteront à cette liste la question que le Monde, pourtant temple du conformisme, a osé mettre à sa une récemment : « Alain Juppé guetté par la “balladurisation" » ?
Les équipes de Juppé se préparent à deux campagnes dures, violentes et brutales : la primaire des Républicains et l’élection présidentielle. Pour le moment nous sommes toujours dans une « drôle de guerre », c’est-à-dire que les hostilités n’ont pas vraiment débuté. En clair, on n’a pas encore commencé à tirer vraiment. Or, le premier pétard, de surcroît un peu mouillé, envoyé sur Twitter par un gamin potache, fait perdre la tête à l’état-major. Les conséquences ne sont pas très graves. Mais si les choses ne changent pas rapidement – ce qui est possible uniquement s’il ne s’agit pas d’un problème plus profond et irrémédiable de caractère et de méthodes de la part d’Alain Juppé et de sa garde rapprochée – on peut légitimement se poser des questions sur la capacité de cette équipe d’emporter des combats autrement plus rudes. Ou de diriger un grand pays.
>>> Retrouvez en cliquant ici l’ensemble de notre dossier « Juppé : le pire d’entre nous ? »
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9 Juin 2016 à 9h09
Rico dit
Juppé n’est qu’un leurre médiatique chargé de donner du sens et de l’épaisseur si l’en ai(au même titre qu’un Fillon absent) afin de créditer une vrai-fausse primaire Sarkosyste.
Ses propos sur RTL parle d’eux mêmes du reste:
"Pourquoi voulez-vous que je me déclare maintenant ? Entre Geoffroy Didier et Rama Yade ?".
Deux vieux professionnel de la politique face a lui au primaire,ça a un peu plus de gueule pour rendre crédible sa “petite victoire" dans la famille droite molle avant de viser une fois de trop le sommet de l’état.
Manque plus que Copé et ses pt’its pains…
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8 Juin 2016 à 23h30
2HARDEL dit
Alors….
Un Cohen, je ne sais plus lequel.
Un Castelnau, qui n’en loupe pas une.
Un Mihaeli, carrément grand Vizir.
Et, si ce n’est déjà fait, ça ne saurait tarder, une Lévy, la Califesse. Sans S à la fin.On voit par là que Causeur a d’ores et déjà choisit la cible à neutraliser, à droite, pour la prochaine élection présidentielle. Sauf le Samedi, Jour du Seigneur.
J’espère pouvoir logiquement en inférer que cette joyeuse équipe soutiendra l’un des deux seuls candidats imprégnés de l’esprit gaullien qui m’est cher : Nicolas Dupont Aignan ou Jean-Luc Mélenchon.
L’un ou l’autre, en fait, m’irait bien.Mais je crains fort, hélas, un coup retors et chafouinosarkozien de la part de cette rédaction, qui devient de plus en plus paranoïaque.
Causeur est devenu, au fil du temps, un mensuel un brin trop people pour mon goût. Pour ne pas dire bling bling. Et partant, un brin trop euh… communautariste.
Voui voui. Je persiste et je signe : communautariste.Bref, au bout du compte, carrément gonflant pour le pauvre goy sédentaire et bas-normand que je suis.
Alors, merci pour ce moment, et Shalom Aleichem, ou שלום עליכם, comme vous le sentez.
Car c’est ainsi qu’Allah est grand, comme disait l’encore plus grand, l’immense Alexandre Vialatte.
https://www.youtube.com/watch?v=-52MWBzal2c
http://www.causeur.fr/alain-juppe-gilles-boyer-twitter-primaire-lr-presidentielle-2017-38603.html
June 9th, 2016