Avec son salaire de conseiller d’Etat (ministre) du canton de Genève, M. Pierre Maudet (PLR) était peut-être un peu gêné aux entournures pour payer à sa petite famille une excursion à Abu Dhabi en 2015. Entre le vol, le séjour dans l’un des hôtels les plus luxueux du monde, le Grand Prix de Formule 1, les quelques courses... on ne s’en sortait pas sans un mécène.

Celui-ci s’est trouvé en la personne de M. Saïd Bustany, entrepreneur libanais, qui a offert «le paquet» avec une si discrète générosité que M. Maudet a dû consulter par la suite un site de réservation en ligne pour évaluer le prix du cadeau et le reverser aux œuvres. 8000 francs pour un aussi somptueux week-end en famille? On pourrait parier que M. Bustany aura trouvé la somme presqu’insultante de modestie. Que dira-t-on dans le Golfe en apprenant qu’il est aussi pingre avec ses amis?

Car, en effet, M. Maudet estime qu’il a «sans doute été imprudent» de se laisser ainsi dorloter par un businessman du Golfe en croyant qu’il était invité pour ses talents de société ou sa conversation, et nullement à cause de sa charge de ministre.

Car c’est évidemment en tant que parfait quidam qu’il «a discuté dans son hôtel avec le prince des Emirats arabes unis» qui a l’habitude, comme on le sait, de rendre visite à chaque famille de touristes pour s’assurer de son confort.

L’hospitalité des bédouins est légendaire. Le prince arabe ni le mécène n’ont évidemment demandé ni attendu aucune contrepartie de la part de M. Maudet. Le fait que ce dernier ait initié par la suite la formation des imams à la Faculté de théologie de l’Université de Genève n’est bien entendu qu’une simple coïncidence.