Finis Germania est un petit pamphlet posthume de l'historien Rolf Peter Sieferle qui soumet à un questionnement «iconoclaste» certaines certitudes dogmatiques sur l'histoire allemande. Parmi celles-ci, le «mythe d'Auschwitz», évoqué non dans un but négationniste, mais en tant que «complexe» collectif représentant une «tentative d'installer, au coeur d'un monde totalement relativiste, une négativité absolue visant à faire surgir de nouvelles certitudes».

Or, l'irruption de cette prose intellectualiste et un peu ésotérique dans une liste d'essais recommandés diffusée par de grands médias allemands a provoqué un véritable tremblement de terre. Au point que la radio NDR et la Süddeutsche Zeitung envisagent de… tout simplement cesser de publier ladite liste, pourtant élaborée par un jury académique et journalistique au-dessus de tout soupçon.

Le compte rendu qu'en publie Le Monde évoque une pantalonnade de censeurs et de pleutres qui aurait eu sa place dans les pages les plus surréalistes de l'Archipel du Goulag.