Pour avoir refusé de livrer des clefs de cryptage aux services de sécurité, l’application de messagerie Telegram est désormais interdite en Russie. Outre les millions d’utilisateurs affectés, le blocage des adresses IP entrave également le fonctionnement de sites et de services sans rapport avec l’application.

Ce bras de fer entre «David et Goliath» propulse le fondateur de Telegram sur le devant de la scène. Pavel Dourov, qui a également créé VKontakte, le Facebook russe — avant de se le faire confisquer — vit désormais à l’étranger et mène campagne contre l’autoritarisme du Kremlin. Les médias étrangers l’ont d’ores et déjà proclamé l’«opposant n°1».

Un semblable conflit s’était instauré, on s’en souvient, entre le FBI et Apple au sujet de l’iPhone du tireur fou Syed Farook. La justice US a abandonné les poursuites contre la Pomme après que le FBI eut réussi à craquer «tout seul» le téléphone du terroriste. On ne doute pas, cependant, que la firme californienne serait sortie victorieuse de cette bataille entre la raison d’Etat et la vie privée des particuliers — dont elle s’était faite la championne.

De toute évidence, les autorités russes n’ont pas encore intégré la communication moderne ni compris toute la puissance du soft power.