Le 13 novembre, les Etats-Unis ont adopté un décret qualifiant d’«agents étrangers reconnus» les filiales des médias russes présentes sur leur sol. Dave Lindorff,
qui travaille occasionnellement pour la chaîne russe RT, explique ce que cette étiquette signifie pour lui et son travail… et surtout, pourquoi il en est venu à «bosser pour les Russes». Non par adhésion idéologique, ni par appât du gain, précise-t-il, mais… parce que les autres tribunes se sont graduellement fermées à l’expression de voix divergentes.

«Ce n’est pas que moi ou ma vision du journalisme ayons changé, c’est que les médias de grand public sont devenus inconsistants et terrifiés par la controverse. Si je veux parler à la télé d’une histoire comme celle que j’ai révélée, montrant que le bureau du FBI de Houston avait connaissance d’un projet avancé visant à recueillir du “renseignement" au sujet du mouvement Houston Occupy, identifier les leaders, puis, “si jugé nécessaire", les assassiner avec des fusils à lunette munis de silencieux, ou encore l’histoire (…) suggérant qu’un témoin clef potentiel dans le cas du terroriste de Boston Tamerlan Tsarnaev avait été abattu par un agent du FBI à Orlando, je dois le raconter sur RT. Aucune chaîne d’information US ne veut toucher à de telles histoires.»