Stéphane Xiberras, le patron de l’agence de publicité BETC, est au bord du désespoir. «Personne n’en a plus rien à cirer de la publicité», clame-t-il dans une interview à Stratégies.

La faute à qui? A l’internet, à la distraction électronique, à l’immédiateté de l’inculture en réseau… L’imprécation abonde en observations judicieuses, mais, venant d’un «fils de pub» elle fait un peu penser à l’église qui se fout de la charité…

«Concrètement, en quoi ce phénomène de distraction change nos comportements?

S.X. Nous avons des comportements insupportables… Quand je vais voir mon médecin, je ne suis pas sur Facebook pendant qu’il me parle de ma santé. C’est pourtant ce que je vois tous les jours chez mes clients. Quand tu travailles avec les « techos », ils laissent leur portable à l’entrée. Moi, je dois faire des réunions de 40 minutes au maximum, sinon le dernier tweet ou mail est sujet à des digressions sans fin… Tellement de choses entrent dans notre cerveau qu’il faut les recracher. En général au mauvais endroit, au mauvais moment : Manchester fait un match de foot et une minute de silence pour les attentats... Nous devrions apprendre à être comme la maquette d’un journal, organisés de manière séquentielle. Nous devons nous-mêmes faire le tri.»