On l’a énormément encensée aux Etats-Unis. Elle a même fait l’objet d’un film à Hollywood. Pourquoi reprendre le sujet ici?

Parce qu’on ne la connaît pas assez en Europe. Et pas pour les bonnes raisons, non plus. Katherine Johnson est cette grande mathématicienne noire de Virginie Occidentale qui fut à la fois l’une des premières femmes et l’une des premières personnes de couleur à occuper un poste de premier plan dans une grande institution US, en l’occurrence la NASA.

Les lauriers du politiquement correct mis à part, Johnson est surtout un prodigieux «ordinateur humain», qui calcula la trajectoire des plus importantes missions spatiales américaines à la main, armée de son cerveau, d’une feuille et d’un crayon.

C’est elle qui a fait décoller, alunir et revenir vers la Terre l’équipage d’Apollo XI. John Glenn, entre autres astronautes, ne se fiait qu’à Katherine et à sa tête, non aux ordinateurs.

Katherine Johnson vient d’avoir 99 ans. A une époque où l’on s’efforce de plus en plus de remplacer le cerveau humain par diverses béquilles informatiques, cette femme mérite admiration et canonisation.

A voir: dans Vanity Fair, son magnifique portrait photo par Annie Leibovitz.