L’imam Shaker Elsayed de Falls Church, en Virginie, a senti le vent du boulet. Début juin, l’on a vu surgir une vidéo où il recommande la mutilation des organes génitaux féminins afin d’éviter «l’hypersexualité».

Face à la tempête d’indignation suscitée par son ordonnance rétrograde, l’imam s’est diplomatiquement rétracté et excusé. Cela n’a pas suffi à faire taire les voix, au sein même de la communauté musulmane, qui exigeaient son expulsion de la mosquée de Dar al-Hijrah.

C’était sans compter sans le soutien d’un poids lourd: le 12 juin, le professeur Tariq Ramadan lui-même prenait sa défense dans une allocution de 10 minutes sur Facebook. Il y expliquait en substance que les partisans de la mutilation devraient être traités en «frères», et que leurs adversaires devraient les combattre dans une «discussion interne» plutôt que de «les dénoncer».

Avec les contorsions qui caractérisent son style, il conclut qu’«on ne peut nier le fait que cela [la mutilation génitale] fait partie de notre tradition». A la différence de nombreux posts islamophobes, sa prise de position n’a pas été censurée par le réseau social.

Le citoyen suisse Tariq Ramadan est traité dans les médias européens comme un porte-parole quasi exclusif de la communauté musulmane. Universitaire, élégant, il est évidemment plus présentable que son frère Hani, un fondamentaliste déclaré. Mais il serait sans doute éclairant d’étudier tous les sujets de discussion liés à l’islam qu’il préfère réserver à la «discussion interne».