La Banque nationale suisse vient de publier fin septembre un bilan rutilant, avec 33,7 milliards de bénéfices. Les médias applaudissent à leur habitude comme au théâtre. Or dans son blog très pointu et bien renseigné, Liliane Held-Khawam décompose ce bel édifice en pièces détachées… et cela prend une toute autre tournure. En raison, notamment, des retombées faussement positives de la chute du franc suisse. Pièces en main, elle décrit un mécanisme pervers où la santé de la banque centrale prospère aux dépens de celle du pays.

«…plus le franc suisse chutera et plus vous serez pénalisés directement (achats, dettes de votre commune/canton, perte de pouvoir d’achat, dilution de la valeur de votre épargne,…). En revanche, plus le franc se fracassera et plus la BNS fera de gros bénéfices, alors même que la position extérieure de la Suisse se dégradera. Une situation incongrue mais qui semble plaire à certains.»