L’étude TIMSS analyse la performance des systèmes scolaires en matière de maths dans le monde entier. En 1995, la France était largement en tête, avec 561 points. Depuis, le niveau s’est effondré à 488, en-dessous de la moyennée européenne (525) et internationale (500), au point que «même les scores des écoliers français les plus doués figurent bas dans le classement».

Pourquoi une telle dégringolade? Le lucide Jean-Paul Brighelli (auteur de La fabrique du crétin) s’en entretient avec Michel Segal, professeur de mathématiques actuellement à Hong Kong. La comparaison avec le système scolaire asiatique est effarante:

«À Hong Kong, ils appliquent exactement les principes interdits en France : par exemple la sélection, le travail à la maison, l'apprentissage par cœur, la virtuosité des calculs, l'homogénéité des classes, les redoublements, la non-mixité dans certaines écoles, la grande diversité des établissements, un programme approfondi, etc. Le résultat n'est pas seulement brillant sur un plan académique, il est aussi excellent pour la réduction des inégalités sociales en donnant des résultats plus homogènes qu'en France.»

A noter que, hormis ses études critiques sur l’enseignement français, Michel Segal est l’auteur à ce jour de la critique la plus pénétrante de l’aveuglement médiatico-politique occidental sur l’Ukraine (Ukraine, histoires d'une guerre, éd. Autres Temps). Comme quoi la régression mentale ne se limite pas à un seul domaine.