Le jour, Marlène Schiappa est secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. La nuit, ou à ses heures (vraiment) perdues, elle écrit. Et lorsqu’elle écrit, elle s’emploie à détricoter tout ce qu’elle fait de jour.

C’est en tout cas l’impression que donne son recueil de lettres à ses filles de 6 et 11 ans, Si souvent éloignée de vous. La chroniqueuse de l’Obs s’en est étranglée:

«Disons-le, la lecture du dernier livre de Marlène Schiappa, "Si souvent éloignée de vous, nous a mis mal à l’aise. Dans son nouvel ouvrage, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes partage les lettres qu’elle a écrites à ses filles lors de ses déplacements professionnels depuis le début de la grande aventure Macron. Des lettres qui ne semblent pas réellement rédigées à l’intention de petites filles de 11 et 6 ans, car bien trop politiques.»

Entre les remarques de midinette confondantes de frivolité et les flatteries à langue mouillée adressées au couple Macron®, la prose de Mme Schiappa semble surtout se distinguer par ses bruits de succion. Les citations grotesques s’enchaînent, accumulant le malaise. Avait-elle autant d’heures à tuer, la secrétaire d’Etat? Y aurait-il un dérangement quelque part. Finalement, c’est elle-même qui donne la clef:

«Une journaliste m’a dit que j’étais ‘graphomane'. Il paraît que ça désigne les gens qui ont la manie de tout écrire tout le temps, qui sont obligés d’écrire. C’est assez proche de ma réalité. Là, par exemple, je vous écris depuis un train de nuit dans lequel je pourrais parfaitement dormir…»

Après ce remarquable coming-out littéraire, le président Macron® lui offrira sans doute des somnifères.

Entre l’inculture littéraire affichée de Fleur Pellerin, la maladresse de Françoise Nyssen et les futilités à vous faire rougir de honte de Marlène Schiappa, les gouvernements français semblent déterminés à enterrer la réputation des femmes aux fonctions d’Etat.