Sur l’excellent site , Alexis Blétemps se permet de prendre à contrepied l’indignation générale suite à l’annonce du concert du rappeur «djihadiste» Médine au Bataclan. Et il le fait en mettant les bien-pensants, de «droite» comme de «gauche», en face de leurs propres contradictions:

D’ordinaire, le critère de la « haine » se suffit à lui-même : il permet clairement et irréfutablement d’établir une frontière sûre entre ce qu’il est acceptable de dire et le reste. Cette fois, les propos à défendre sont un peu trop scandaleux. Ils seront défendus mais avec d’autant plus de gêne que ces bonnes âmes, sans doute sincèrement éprises de liberté, sentent bien au fond d’elle que Médine n’est pas franchement un des leurs. Quel supplice et quelle abnégation, de la part de ces militants de gauche ayant jadis lutté pour ce qu’ils pensaient être une juste conception de la laïcité, que de devoir désormais voler au secours d’un rappeur qui, fût-ce au dixième degré et avec toute l’ironie du monde, évoque la crucifixion des « laïcards » ! L’arrière-garde libertaire se voit contrainte de prendre la défense des créatures qu’elle a engendrées mais qu’elle demeure rigoureusement incapable de comprendre.