Décidément, l’actualité britannique ressemble de plus en plus à un film des Monty Python… ou à un grand roman antiutopique non encore écrit.

Après le «Ministère de la Vérité» d’Orwell, le «Ministère de la Peur» de Graham Greene, voici le Ministère de la Solitude de Tracey Crouch. Sauf que Tracey Crouch n’est pas romancière, mais bel et bien ministre officiellement appointée pour affronter les graves questions soulevées par la parlementaire du Labour récemment assassinée, Jo Cox.

«Se référant à une recherche qui faisait état de 9 personnes souvent en proie à la solitude, le premier ministre a déclaré que “Pour trop de gens, la solitude est la triste réalité de la vie moderne".»

On cite souvent la remarque de Jo Cox: «qu’on soit jeune ou vieux, la solitude ne discrimine pas». De fait, cette maladie centrale de la société de consommation méritait «son» ministère au moins autant que les anciens combattants. D’autant que le «désespoir silencieux», selon Pink Floyd, est un pilier de l’art de vivre anglais.

«Hanging on in quiet desperation is the English way.»

La tâche est donc vaste. En recevant sa mission, Mme Crouch a dû éprouver… un grand moment de solitude.