La nouvelle de la mort de Zbigniew Brzezinski à l’âge de 89 ans ce 26 mai a été sobrement commentée par les médias. On rappelle surtout qu’il fut le conseiller du président Carter pour la sécurité nationale et qu’en dépit de son appartenance au Parti démocrate, il avait des vues plutôt conservatrices.

A long terme, pourtant, sa pensée aura laissé des traces profondes et peut-être indélébiles pour la paix sur Terre. «Zbig» fut l’artisan de l’embrigadement des fondamentalistes islamiques comme outil de «containment» à l’égard de l’URSS et comme «gurkhas» occultes de l’ingérence militaire américaine dans le monde. Loin de baisser la garde, il accentua son hostilité antirusse après l’effondrement de l’empire soviétique. Dans son traité de géopolitique Le grand échiquier (1997), il explique vouloir diviser la Russie en trois entités: ««Une Russie européenne, une république de Sibérie et une république extrême-orientale». Cependant, dans l’une de ses dernières grandes tribunes, «Pourquoi le monde a besoin d’une doctrine Trump», il reconnaissait la nécessité d’un travail commun des trois grandes puissances — USA, Russie, Chine — à la stabilité mondiale.

En définitive, ce Polonais vif et souvent clairvoyant aura été bridé par ses stéréotypes irrationnellement antirusses, quérulents et provinciaux.