Don McCullin est l’un des plus grands photographes de guerre du XXe siècle. Nous lui devons certaines images emblématiques de notre temps, comme celle de l’exécution en pleine rue d’un Vietcong par un général américain.

A l’occasion d’une conférence qu’il va donner à Genève, il livre dans une interview mélanconique et profonde au Temps sur le poids psychique et moral du rôle de «voyeur de la mort» qui aura été le sien. Mais aussi sur l’art photographique lui-même, la porte de salut qu’il a trouvée et l’évolution des conflits.

«Tout le monde a son téléphone désormais pour enregistrer des scènes. Il n’y a plus besoin de Don McCullin. Certaines de ses images ont été publiées en très grand dans les journaux. La couverture a été extraordinaire. Les photographes professionnels, dès lors, sont presque devenus redondants. Quant à la presse, c’est une tragédie. Jour après jour, on nous parle de films de stars, de mannequins, de George Clooney et de sa femme, c’est de la presse poubelle; il ne s’agit pas d’actualité mais de désinformation. Un déni de réalité que l’on retrouve dans tous les médias. Il faut une actualité comme celle d’hier pour donner une autre tonalité à nos journaux, un air tangible.»

  • Conférence en anglais le
    24 avril à 18h30 à 19h30 à l’Auditorium Ivan Pictet
    , à la Maison de la paix, à Genève. Inscription obligatoire. Entrée libre.