La ruée aux «trolls du Kremlin» en 2014 avait révélé que la Russie n'était pas solitaire dans des pratiques semblables, mais les Etats-Unis restèrent miraculeusement hors les listes des pays impliqués, bien qu'elles aient championné l'usage des trolls, comme le rappelle une étude récente de l'Observatoire de journalisme:

«En 2010… le CENTCOM (un des commandements de l'armée étasunienne, ndlr) lance un appel d’offres pour un logiciel de gestion d’identités en ligne qui permettrait à 50 utilisateurs de simuler 500 faux nez (sock-puppets) “sans crainte d'être découvert par des adversaires sophistiqués"».

Mais voilà que le Pentagone récidive. Un nouveau appel d’offres est lancé en janvier 2018 pour un outil numérique capable d'explorer, traduire, analyser et, à partir de cela, générer automatiquement du contenu sur les médias sociaux. Et ce, en langues française et russe, entre autres. Tout cela dans le but d’identifier et influencer des audiences spécifiques.

Comme le constate la chaîne RT:

«Le Pentagone pourrait essayer d'utiliser les allégations de “fermes à trolls russes" pour justifier et détourner l'attention du fait que le renseignement militaire américain se livre précisément à ce type d'activités depuis des années.»