James Patterson est l’écrivain le plus riche de notre temps. Il n’a pourtant pas la tête de l’emploi, affichant «le physique d’un soixantenaire américain type». Il n’empêche: il a vendu trois fois plus de livres que Beyoncé n’a vendu d’albums depuis le début de sa carrière solo! Soit 350 millions dans le monde.

On parle rarement de ce nabab, pourtant cela vaut la peine. Il est, selon ses confrères (sans doute jaloux) «la platitude incarnée», et n’a même pas le temps d’écrire ses best-sellers, qui pleuvent à une cadence régulière. Un synopsis lui suffit, des «petites mains» font le reste. Venant du monde de la pub, il sait parfaitement flairer l’air du temps et donner au public ce qu’il a envie de lire.

Et pourtant…

«L’homme cite James Joyce, Gabriel Garcia Marquez et Günter Grass comme ses auteurs préférés. En 2014, il a lancé un film publicitaire dénonçant la régression de la lecture aux États-Unis, juste parce qu’il en avait envie et qu’il l’estimait nécessaire. La Patterson Family Foundation verse chaque année des millions de dollars à l’éducation, écoles et universités, pour inciter les jeunes à lire. Tout ceci laisse à croire que l’écrivain-qui-n’en-est-pas-un est plus complexe qu’il n’y paraît. Au final, le plus grand mystère de James Patterson, c’est peut-être son absence totale d’ego d’écrivain.»