Le site libéral de haut vol Contrepoints se fait l’écho de l’initiative suisse «No Billag» pour dénoncer la redevance télé française. «La contribution à l’audiovisuel public est un système qui s’oppose à la liberté la plus élémentaire d’information et de divertissement. Comment en sortir?» s’interroge Jonathan Frickert. Et il commence par relever le climat d’intimidation et de panique qui règne dans les médias suisses à l’approche du vote:

Toute une rhétorique orwellienne que nous ne connaissons malheureusement que trop bien en France et qui ferait dire aux plus taquins que No Billag est encore plus haï par le système médiatique que l’actuel locataire de la Maison Blanche.»

Et en France? Le panorama qu’il dresse semble bien inoffensif comparé à l’autoritarisme soviétique du système Billag: la taxe annuelle n’est «que» de 138 euros, elle est couplée à la taxe d’habitation et il existe quatre motifs d’exonération, dont le plus évident, que la Suisse ignore pourtant:

«…l’absence de téléviseur ou de dispositif assimilé. Tout foyer qui n’en dispose pas n’est pas assujetti à la redevance. Les micro-ordinateurs équipés d’une carte qui permet la réception de la télévision ne sont pas frappés par la redevance, ni les personnes disposant d’un abonnement internet incluant la télévision si elles ne disposent pas d’un téléviseur.»

Selon la loi suisse, en revanche, tous les résidents sont astreints à la redevance, qu’ils consomment les médias ou non, et les entreprises de même. Donc, un entrepreneur la paiera à double: une fois en tant que personne physique, la deuxième fois au nom de sa personne morale. Or, jusqu’à preuve du contraire, on n’a encore jamais vu une société anonyme regarder la télévision!

L’iniquité du système suisse n’a d’égal que le radicalisme irréfléchi de l’initiative qui veut l’abolir. C’est sans doute ce qui lui permettra de perdurer…