Un gros chiffre : 4000, pour une brève télégraphique qui réclamerait pourtant des enquêtes entières. Certes, on est dans 20 Minutes (29 août 2017), mais tout de même. Les questions s’accumulent sans que personne, dans les médias, ne songe à leur donner de réponse.

«C’est le nombre de réfugiés en Turquie qui, chaque jour, traversent la frontière pour rentrer au pays. Ils bénéficient d’une autorisation spéciale pour fêter l’Adha (fête du sacrifice), vendredi. Depuis le début de l’opération, le 15 août, 40’360 Syriens — sur 3 millions de réfugiés — ont déjà transité.»

Il nous semblait, dans le cas des réfugiés, que c’était le séjour dans un pays d’accueil qui faisait l’objet d’autorisations, non le retour au pays d’origine.

Si des Syriens retournent dans leur pays, moyennant une «autorisation spéciale», cela veut-il dire

a) qu’ils retournent volontairement se jeter dans les bras de leur «dictateur sanguinaire», ou prétendu tel dans nos médias, Bachar el-Assad?

b) qu’ils sont «réinfiltrés» dans des territoires contrôlés par Daech ou affiliés, notamment le long de la frontière?

Le cas a) mettrait en doute la narration simpliste (et déjà fortement décrédibilisée) de nos médias sur les bons et les méchants en Syrie.

Le cas b) ferait apparaître la Turquie comme une base arrière pour le repos et le ravitaillement de djihadistes qui, de fait, circuleraient librement entre les deux pays. Cette étrange autorisation de retour pour raisons «religieuses» à des milliers de «migrants» (qui sont pour l’essentiel des hommes en âge de combattre) correspondrait étrangement à la suite de défaites catastrophiques de Daech face à l’armée syrienne, cet été, dont nos médias ne pipent mot.

Les deux éventualités ouvriraient des fenêtres intéressantes sur la manipulation de l’opinion au sujet de la Syrie. C’est pourquoi on s’empresse de les maintenir fermées.