Le magnifique blog Savoirs d’histoire ne se contente pas de nous régaler d’anecdotes savoureuses. Il ravive aussi le souvenir de notre profonde ressemblance avec les humains qui nous ont précédés. Pédagogie fort utile en ces temps d’amnésie organisée et de transhumanisme.
Ainsi découvrons-nous la guerre enragée que mena le Roi-Soleil contre la consommation du tabac à Versailles, une mode contagieuse qu’il considérait comme une infection. Mais également les procédés cocasses qu’utilisait sa cour pour contourner l’interdit. Comme souvent sous l’Ancien régime, la sévérité des règles était contrebalancée par la mansuétude de leur application.
«Hélas… Hélas! Malgré la royale interdiction les courtisans continuent de priser impunément dans tout Versailles. Remarquez, on en aurait sûrement fait autant ! Braver l’interdit, enfreindre les règles, tout ça… C’est excitant, non? Bref, hommes et femmes se retrouvent, le plus souvent en cachette, pour s’encanailler autour d’une prise de tabac. Et à en croire la princesse palatine, la belle-sœur du roi, ça n’est pas joli-joli: “Je suis furieuse quand je vois ici toutes les femmes avec le nez sale, comme si elles l’avaient plongé dans l’ordure; elles mettent leurs doigts dans les tabatières de tous les hommes, j’avoue que cela me dégoûte fort». Bon. Tant que ce n’est que dans leur tabatière… Après tout, ne dit-on pas que ce sont des « objets de vertu"? Pour la Palatine, toujours aussi radicale, ces jeunes gens malotrus sont «puants comme boucs». Un point c’est tout!»
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