Pas facile d’affirmer sa neutralité par les temps qui courent ! Le président de la Moldavie, Igor Dodon, en fait aujourd’hui la douloureuse expérience. Elu par le peuple en 2016, avec 52,3 % des voix, sur un programme de relations équilibrées à la fois avec l’Union européenne et la Russie, il a été suspendu provisoirement de ses fonctions par la Cour constitutionnelle pour avoir refusé de signer une loi interdisant la diffusion des émissions télévisées de Russie dans un pays où la quasi-totalité de la population est bilingue et parle le russe en plus du roumain, de l’ukrainien, du bulgare ou encore d’un dialecte turc appelé gagaouze.

Dodon n’a de cesse de répéter que son pays ne peut vivre qu’en exportant ses vins, ses pommes et les produits de son agriculture vers la Russie et l’Asie centrale. Pour autant, il ne veut pas se brouiller avec l’Union européenne qui n’a rien à lui acheter qu’elle ne produit pas elle-même. Quand il reçoit le représentant de l’Union européenne et lui déclare ce 17 janvier: « La Moldavie doit préserver et développer le partenariat avec L'Union Européenne, tout en rétablissant de bonnes relations avec la Fédération de Russie », le laissera-t-on faire la politique pour laquelle il a été élu ? Ce serait un heureux développement, car la situation de la Moldavie ressemble par de nombreux côtés à celle de l’Ukraine à la veille du Maïdan.

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