Un jeune Libyen a eu l’idée simple de publier ses propres photos en divers lieux de son pays à dix-huit ans de distance (2000-2018). Sa petite galerie sur Twitter est devenue virale avec des dizaines de milliers de vues et de retweets. Cette comparaison, mieux que mille essais et documents, réduit à néant le cerveaulavage occidental sur la «bienfaisante» élimination du dictateur Kadhafi.

On y découvre (en 2000) des hôtels rutilants, des avenues vastes et propres et des infrastructures manifestement opérationnelles — devenues en 2018 des décors dignes de Mad Max grâce à la «révolution colorée» initiée par les bombardements de l’OTAN.

Ces images pourraient servir d’illustration à l’impressionnante interview de Tom Engelhardt traduite par les soins du Saker Francophone, «Comprendre l’Empire américain du chaos»:

Les États-Unis sont aujourd’hui visiblement une force du chaos dans d’importantes parties de la planète. Regardez, par exemple, les villes – depuis Marawi aux Philippines à Mossoul et Ramadi en Irak, Raqqa et Alep en Syrie, Syrte en Libye, etc. qui ont été littéralement — un mot que je veux introduire dans la langue — fracturées, en grande partie par les bombardements américains (bien que, récemment, avec l’aide des poseurs de bombe d’État islamique). Historiquement, aux âges impériaux qui précédaient celui-ci, une telle puissance, bien que généralement appliquée avec brutalité et de manière dévastatrice, pouvait aussi être une manière d’imposer une version sinistre de l’ordre sur les régions conquises et colonisées. Plus maintenant, semble-t-il.