Des années durant, vers le dernier quart du XXe siècle, le photographe suisse Willy Spiller a croqué le métro de New York comme en passant, alors qu’il se rendait à son travail. Trois ou quatre décennies plus tard, son travail «collatéral» constitue une documentation précieuse et déroutante. En feuilletant son livre, Hell on Wheels, on a le sentiment de découvrir un autre univers. La cité aujourd’hui policée était une jungle dangereuse, particulièrement en sous-sol. Il y régnait un climat artistico-foutraque qui suscite la nostalgie. Et, surtout, elle était habitée d’une population qui semble alerte, vive et svelte. Depuis cette époque, de toute évidence, la grande métropole du Nouveau Monde semble avoir été victime d’un «grand remplacement» par une autre espèce humanoïde. Au moins deux fois plus pesante et plus inerte...