Le Kenya vient d’interdire la fabrication et la vente de sacs en plastique et la mesure est d’une sévérité exceptionnelle: jusqu’à quatre années de prison et 40’000 $ d’amende pour les contrevenants. Il se joint ainsi à une quarantaine de pays qui ont totalement ou partiellement interdit, ou taxé, l’usage des sacs en plastiques, dont la Chine, la France le Rwanda ou l’Italie.

La justification, mentionnée par le Guardian, est on ne peut plus claire:

«Si l’on continue ainsi, il y aura davantage de plastique dans l’océan vers 2050 que de poissons», déclare Habib El-Habr, un expert en pollution marine travaillant pour le programme de l’environnement de l’ONU au Kenya. Les sacs en plastique, qui selon El-Habr mettent 500 à 1000 ans pour se décomposer, entrent même dans la chaîne alimentaire humaine à travers le poisson et d’autres animaux. Dans les abattoirs de Nairobi, on a retiré jusqu’à 20 sacs en plastique du ventre de certaines vaches destinées à la consommation humaine.

Ce qui étonne, c’est que des pays dits «avancés» et écologiquement «conscients», comme la Suisse ou d’autres pays d’Europe de l’Ouest, tolèrent encore cette pollution pratiquement impérissable et qui finit dans les océans du monde. Le même Guardian rapporte ainsi que «les débris plastiques envahissent les côtes éloignées du Royaume-Uni, mettant en péril la faune». Certaines plages de la paisible Ecosse ne sont plus que des cimetières de plastique et d’oiseaux intoxiqués.

Qu’attendent donc tous ces gouvernements qui «planchent» sur les hypothèses du réchauffement climatique pour prendre des mesures concrètes et immédiates contre un danger majeur et avéré?