L’homme n’est, c’est bien connu, qu’un mammifère à peine supérieur, prédateur et proliférant qui plus est. Pourquoi donc les esprits modernes s’offusquent-ils lorsqu’on le traite à l’égal des autres nuisibles?

En l’occurrence, c’est la société Grellor qui a suscité les foudres d’Alfonso Gomez, élu écologiste à Genève. Grellor commercialiste le liquide «Mauvais’Odeur», un «répulsif anti-humains» réputé très efficace. Son odeur, indescriptible, est si ignoble que personne n’a envie de rester aux alentours. La boule puante Grellor est à l’humain ce que le pyrèthre ou le géranium sont aux moustiques.

Face aux cris d’orfraie du conseiller municipal écolo, le producteur a pris une décision d’envergure: il a rebaptisé son «répulsif pour êtres humains» en répulsif tout court.

Etrangement, l’introduction d’outils de contrôle des foules bien plus dangereux, comme les canons à micro-ondes qui «provoquent une sensation de brûlure insupportable» ou les divers engins assourdissants, ne suscite pas autant de colère des élus conscientisés. Peut-être parce qu’ils proviennent directement de l’industrie militaire et constituent un marché d’une tout autre envergure que les flacons à 24 francs de la petite entreprise suisse?