La revue XXI dirigée par Patrick de Saint-Exupéry annonçait des révélations fracassantes sur l’implication de la France dans le génocide rwandais de 1994.

La «longue enquête» évidemment «fouillée» qu’annonçaient les relais journalistiques admiratifs comportait toutefois quelques lacunes de taille.

Une tribune publiée dans Causeur de Jacques Hogard [1] démolit avec amusement cette nouvelle tentative de compromission de l’armée française, fondée avant tout sur le «témoignage d’un haut fonctionnaire qui a pu consulter les archives sur le conflit rwandais», nommément l’«ancien officier de l’armée de terre Guillaume Ancel», selon Le Monde.. Ce «haut fonctionnaire», l’auteur l’a bien connu:

«Guillaume Ancel, jeune capitaine d’artillerie à l’époque de l’opération Turquoise en 1994, a servi sous mes ordres du 29 juin au 6 août 1994, date de son retour anticipé en France. Il a pris définitivement sa retraite au tout début de 2014, après avoir demandé, sans succès, sa réintégration dans l’armée de terre au terme d’une période de disponibilité de près de 10 ans dans le civil, à la SNCF. C’est alors que, récupéré par les réseaux qui attaquent sans relâche la France et l’armée française pour son rôle au Rwanda depuis l’été 1994, il se découvre une nouvelle carrière de communicant […] il est tout de même drôle de penser qu’un média aussi professionnel [que Le Monde] puisse ainsi citer le nom de Guillaume Ancel et reconvertir ainsi un officier subalterne à l’époque des faits, aujourd’hui dans le privé, en un très hypothétique “haut fonctionnaire" chargé par l’Elysée, rien de moins, de vérifier les archives de l’Etat, et plus étonnant encore, de laisser entendre qu’il puisse ainsi être l’homme qui “décrit" ce fameux “document officiel donnant l’ordre de réarmer ceux qui viennent de commettre le génocide" sans toutefois pouvoir le produire!»

Il convient de rappeler que le journal hâtif qui publia d’aussi grosses bévues sur un sujet aussi grave est le même qui a mis en place le Decodex, outil à traquer et jauger les Fake news. Le Monde semble avoir omis de se classer lui-même dans la liste rouge!

NOTE

  1. Le colonel Jacques Hogard, ancien chef du Groupement de Légion étrangère de l’opération Turquoise, en a tiré un livre de témoignage direct (Les larmes de l’honneur, éd. Hugo et Cie).