Il vaut la peine observer, si les médias laissent filtrer la moindre nouvelle à ce propos, les manifestations géantes qui ont lieu en ce moment même à Belgrade. C’est parti des étudiants, mais des dizaines de milliers de citoyens les ont rejoints, venant de province. Ils protestent contre la corruption et les abus du président nouvellement élu, Vučić. Si leur mouvement n’a aucun impact public pour le moment, il pourrait aisément être récupéré par les révolutionnaires professionnels de la sorosphère pour déboucher sur un Maïdan.

Quelqu’un à Washington pourrait estimer que le gouvernement du Parti progressiste de Vučić n’est pas assez coopératif. Il est, de fait, très obséquieux avec les USA-UE, mais il hésite encore sur deux ou trois points de détail comme la reconnaissance du Kosovo ou l’entrée dans l’OTAN.

Par manque de réalisme, ce mouvement reste néanmoins pour l’heure un fleuret moucheté. On réclame de «vivre mieux». On demande à l’homme fort qu’on vient d’élire au premier tour avec une avance écrasante de céder bénévolement une part de son pouvoir. Et à défaut, pour enfoncer le clou, on exige son arrestation! Mais qui peut l’arrêter dans un pays où il contrôle la justice, la police et l’armée? Qui d’autre que le policier global, les Américains?

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