Un comité d’experts est en cours de constitution à Niš, en Serbie, en vue de l’inculpation individuelle des 19 Etats-membres de l’OTAN pour avoir participé au bombardement illégal de la Serbie en 1999. Ce groupe d’experts, qui travaille depuis des années à la collecte d’informations sur les conséquences des bombardements, se plaint toutefois du peu de soutien qu’il reçoit du gouvernement de Belgrade.

Le Dr Danica Grujičić, chef du département de neurochirurgie de l’hôpital de Niš, souligne pourtant la gravité des séquelles qu’ont subies toutes les populations avoisinantes. L’empoisonnement à l’uranium appauvri, qui a frappé surtout le sud de la Serbie et le Kosovo, ne serait que «la pointe de l’iceberg».

«Elle rappelle que la population en Serbie centrale et en Voïvodine a été exposée à des pollutions chimiques et que des composés toxiques, des dérivés du pétrole et des métaux lourds sont entrés dans les eaux et l’air et ont ainsi pénétré la chaîne alimentaire. (…)

“Bakary Kante, l’actuel chef de l’UNEP, était en Serbie en avril 1999 et il avait déclaré qu’il s’agissait d’une catastrophe écologique à l’échelon régional. Cela veut dire que tout le monde a été exposé, de la Slovénie à la Grèce et d’ici à la Biélorussie. Ce n’est pas un hasard si les Croates, l’an dernier, ont eu le plus de décès par cancer", indique-t-elle.

Elle note encore qu’au temps de l’agression de l’OTAN, cinq tonnes de mercure ont été déversées dans le Danube près de Pančevo, or ces eaux ont ensuite surtout été consommées par les Bulgares et les Roumains.»

Si le gouvernement national semble embarrassé par cette initiative d’experts, elle reçoit de nombreux soutiens à l’étrangers, en Russie et en Chine en premier lieu, mais également auprès des partis verts d’Europe de l’Ouest.