Nommé en 2014 rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Philip Alston, professeur à l’Université de Melbourne, a rendu fin 2017 des conclusions qui n’ont pas fait la une des grands médias. Au sein de l’OCDE, les USA figurent au 35e rang sur 37 du palmarès de la pauvreté et de l’inégalité. Selon Alston, 19 millions d’Américains vivaient en 2017 dans une pauvreté extrême, soit avec un revenu familial inférieur à la moitié du seuil de pauvreté. Le rapporteur a été suivi dans son enquête sur le terrain par un reporter du Guardian qui a saisi par l’image, mieux que par la statistique, toute l’horreur d’une misère désespérée côtoyant — comme à Los Angeles — le luxe le plus décomplexé. Conclusion d’Alston: «Ce que je vois est l’échec d’une société».

Autre mesure de la déchéance de l’Oncle Sam: la baisse de l’espérance de vie. Selon le Washington Post, «L’espérance de vie à la naissance aux États-Unis a diminué pour la deuxième année consécutive en 2016, du fait de la hausse vertigineuse de 21 % du taux de mortalité, hausse due aux overdoses de drogues».

On se rappelle que la débâcle de l’Union soviétique s’était accompagnée dans les années 90 d’une aggravation de l’alcoolisme et d’une chute spectaculaire de l’espérance de vie. Cela n’a rien à voir, évidemment…