La dramatique (et exceptionnellement brutale) campagne pour l’élection au conseil d’Etat 2017 en Valais a abouti à un résultat surprenant: l’élimination d’Oskar Freysinger (UDC), triomphalement élu en 2013 avec plus de 56’000 voix, par une coalition stratégique entre des partis en principe opposés.

Largué au premier tour, Freysinger s’était fortement rattrapé, le 19 mars — mais pas suffisamment pour contrer Frédéric Favre, un novice total en politique (PLR), soutenu par la machine électorale du parti dominant, le PDC. Entre les deux tours, Favre a en effet doublé ses voix, passant de 22’000 à 44’000 — et battant donc Freysinger de quelque 2000 suffrages. Une telle progression, pour un parfait inconnu qui plus est, ne s’était jamais vue. La montée était particulièrement spectaculaire dans le Haut-Valais.

Dans les jours qui ont suivi, cependant, on a enregistré dans trois communes du Haut-Valais un nombre inhabituel de plaintes de citoyens qui n’auraient pas reçu leur matériel de vote. Le soupçon de bourrage d’urnes a poussé l’UDC Valais à déposer recours contre le résultat du vote.

«Dans les trois villes, le scénario semble le même: les municipalités ont constaté des irrégularités lorsque des citoyens se sont plaints de n'avoir pas reçu leur matériel de vote alors que les registres indiquaient qu'ils avaient déjà voté.»

Oskar Freysinger, quant à lui, choqué par la violence des attaques tant privées que publiques qui visaient sa personne bien davantage que son bilan, a annoncé son retrait de la vie politique.

Cela ne se passe pas dans une république bananière, mais dans «une Suisse au-dessus de tout soupçon»…