Quelques jours avant de devenir conseiller fédéral, M. Ignazio Cassis (PLR) avait adhéré à ProTell, le lobby défendant la liberté du port d’armes en Suisse. Il n’y est pas resté longtemps. Devant le tollé médiatique, le nouveau ministre s’est rétracté.

En revanche, les même médias sont restés obséquieusement prudents sur les liens du Dr Cassis avec des lobbies autrement plus puissants, ceux de la santé et des assureurs maladie. Des liens qui lui ont valu le surnom de Krankenkassis (de Krankenkasse = assurance maladie, en allemand). La page Lobbywatch qui lui est consacrée reste remarquablement sobre.

«Peut-être Ignazio Cassis regrette-t-il maintenant de recevoir 180.000 francs par an pour la présidence de Curafutura», osait timidement s’interroger la NZZ. Pourquoi regretter des liens d’intérêt qui ne constituent un motif d’impeachment pour personne, sinon pour quelques gauchistes du parlement ou de la presse)?

Avec ses convictions «néolibérales» (selon son collègue Jean Martin), M. Cassis était de toute évidence un candidat idéal pour gouverner une Suisse qui se transforme rapidement en société anonyme.