Mieux vaut tard que jamais. Certains militaires et certains médias (Le Matin du 18 septembre) se rendent compte de l’infiltration de l’armée de milice suisse par les éléments djihadistes. Mais le traitement du problème est caractéristique de cette aimable nonchalance helvétique qui ne semble plus vraiment adaptée aux rigueurs du temps. Le conseiller national et officier Yannick Buttet s’en alarme:

«Tant que la Suisse ne subira pas un attentat majeur, on aura la fausse impression que le dossier est maîtrisé.

En revanche, le porte-parole de l’armée suisse, Daniel Reist, minimise la menace avec un argument statistique d’une effarante stupidité:

«50 cas dans un effectif de plus de 100’000 membres, ce n’est pas significatif.»

Et 50 terroristes formés au maniement des armes lâchés dans un pays de 8 millions d’habitants, quand une poignée d’amateurs à camionnettes suffisent pour tétaniser un grand pays comme l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Espagne, cela donnerait quoi, M. Reist?

On n’a pas coutume de réclamer (et encore moins d’obtenir) la démission des fonctionnaires en Suisse, mais on rappellera à M. Reist ses propos le jour venu.