Quand l’OTAN accuse les escorteurs russes de «manœuvres dangereuses», c’est relayé partout. Quand c’est l’inverse qui se produit, nos médias de grand chemin diffèrent ou minimisent l’info. C’est ainsi, par petites touches, qu’on construit la rumeur d’une agressivité unilatérale et gratuite de la Russie à l’égard de ses voisins.

Ainsi l’incident survenu le 18 novembre dans le ciel suisse n’a été rapporté que 24 heures plus tard dans les médias officiels, et sans les vidéos spectaculaires tournées à bord. Il a pourtant été jugé suffisamment sérieux pour que le gouvernement russe demande des explications à Berne.

Le 18 novembre, des chasseurs suisses armés ont «collé» un avion officiel russe de si près qu’on pouvait voir les visages des pilotes et lire leurs immatriculations. Ce n’est pas leur première tentative, mais c’est sans doute la plus périlleuse à ce jour. A cause de quelle menace? Mystère… Les détails connus sont à lire sur arretsurinfo.ch.

Cette affaire appelle deux remarques:

1) La dernière fois qu’un incident réel a eu lieu dans le ciel suisse, ces mêmes chasseurs étaient indisponibles car l’avion de ligne éthiopien avait été détourné hors des heures de bureau. Ce couac hilarant a du reste fait lamentablement capoter en votation populaire le projet de rachat d’avions de combat par l’armée. Il est donc recommandé à l’aviation russe — civile ou militaire — de survoler désormais la Suisse de nuit !

2) Heureusement que la Suisse est neutre et que le Département militaire fédéral est dirigé par un ministre UDC (souverainiste).