Les plus retentissantes tempêtes médiatiques en Suisse, c’est bien connu, sont celles qui ne touchent aucun enjeu sérieux. C’est d’ailleurs le critère: si vous voyez se lever une colonne poussière dans ce pays, vous savez qu’il n’y a rien de grave dessous. Car, pour s’attaquer à du grave, il faut du courage. On risquerait de prendre des coups...

Ainsi les ventes du fameux «polar nordique des Alpes vaudoises» de Marc Voltenauer, Le Dragon du Muveran, font l’objet de spéculations enfiévrées dans «Le Petit journal des médias suisses» — où tout est petit, comme le titre l’indique.

Celui qui se laisse appeler le «Marc Lévy de Suisse romande» a-t-il vendu 30’000 exemplaires comme il le prétend, ou 10’000 «grand maximum» comme l’aimeraient ses détracteurs?

La polémique est remontée jusqu’au Matin Dimanche, qui a sollicité et obtenu une mise au point des librairies Payot… Et le calcul de ventes raisonné du premier libraire du pays accrédite plutôt les affirmations de Voltenauer.

Tout ça pour une rumeur lancée sur Facebook par une journée creuse de canicule!

Quand un auteur vend mal, on le méprise. Quand il vend bien, on le dégomme. Ce qui fait dire à notre Cannibale lecteur, Pascal Vandenberghe:

«En Suisse comme ailleurs, la “coutume" veut qu'on stigmatise l'échec, tout en abhorrant le succès : pour avoir droit au respect, il faut être “moyen", n'est-ce pas ?»