Amnesty International nous apprend cette semaine que la coalition américaine a effectué des tirs meurtriers d’obus au phosophore blanc sur des zones civiles:

[> «L'utilisation de munitions au phosphore met gravement en danger la vie des milliers de civils piégés dans la ville de Raqqa et aux alentours, et pourrait dans ces circonstances constituer un crime de guerre. Cette substance peut provoquer de terribles blessures en brûlant la chair et les os, et reste dangereuse pendant des semaines après son utilisation car des résidus peuvent se rallumer spontanément et atteindre des températures extrêmement élevées.»](

https://www.amnesty.fr/conflits-armes-et-populations/actualites/lutilisation-par-la-coalition-emmenee-par-les-etats-unis

)

L’organisation se réfère à l’analyse de «cinq vidéos rendues publiques les 8 et 9 juin 2017» et rappelle que cette substance effrayante a déjà été utilisée dans l’attaque de Mossoul, en Irak.

Le communiqué d’Amnesty survient une douzaine de jours après la première divulgation faits. C’est déjà mieux que les plusieurs mois qu’il a fallu à l’Alliance pour admettre des «bavures» aériennes au moins aussi graves que celles quotidiennement imputées aux forces gouvernementales et russes en Syrie.

En l’occurrence l'accusation avait déjà été relayée par le Telegraph du 11 juin puis par le *[Washington Post](

https://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2017/06/09/u-s-led-forces-appear-to-be-using-white-phosphorous-in-populated-areas-in-iraq-and-syria/?tid=ss_tw&utm_term=.77866b3f66c2

)* du 16 juin, qui citaient plus clairement la source des vidéos: une ONG proche de Daech basée à Raqqa. Interrogé par le WP, le porte-parole de la coalition n’a pas voulu confirmer cette réalité qui crevait pourtant les yeux.

Une question s’impose: si les preuves documentaires ne provenaient pas d’une organisation hostile au gouvernement syrien, le public occidental aurait-il été informé de ces probables crimes de guerre? Et à rebours: combien d’autres informations de ce genre sont-elles couramment occultés parce qu’elles ne viennent pas de sources «autorisées»?