Avons-nous enfin fabriqué la parfaite créature du Dr Frankenstein? La peur commence à s’installer dans la communauté scientifique. Même l’avant-gardiste Elon Musk, patron de Tesla et de Space X, met en garde contre le développement de robots autonomes destinés au maintien de la paix et qui pourraient devenir meurtriers.

D’autres ne vont pas aussi loin, mais suggèrent de légiférer sur les actes de l’IA au même titre qu’on codifie le comportement humain.

«En tant que société, nous avons clairement décidé que certains types de décisions humaines devaient être régulées afin de protéger les citoyens et les consommateurs. Si de telles décisions devaient désormais être prises par des machines, pourquoi ne pas les réguler d’une manière ou d’une autre?» s’interroge Chris Brahm, de Bain & Company.

La grande question qui se pose du même coup est: qui va juguler l’IA?

«Le gouvernement [des Etats-Unis] ne possède pas de corps régulatoire consacré au contrôle de l’intelligence articielle; or, si celle-ci n’est peut-être pas encore capable d’aller écrabouiller des voitures dans les rues, la technologie commence d’imprégner notre société, depuis les smartphones jusqu’aux hôpitaux.»

On pourrait pourtant aussi se dire que cela tombe bien. Du moment que l’on constate l’effondrement de l’intelligence humaine en Occident, l’intelligence artificielle ne pourrait-elle pas combler le déficit intellectuel comme la migration, selon les technocrates, est censée combler le déficit démographique? Qu’on lui ait déjà permis de piloter toute seule autant d’opérations (bancaires, administratives, etc.) n’est-il pas en soi le signe d’un obscurcissement irrécupérable de l’esprit humain?