L’islamiste virevoltant d’Ankara a emporté son référendum d’une courte tête, qui lui permettra de couper celles des autres en introduisant la peine de mort.

51,2 % pour un démagogue ayant les médias à sa botte, usant à la fois de la propagande de masse, de l’intimidation et de la répression ouverte, c’est assez modeste. La presque moitié de «non» montre qu’il existe encore une Turquie traditionnellement laïque, éduquée, sceptique et courageuse pour qui ce régime régressif est une anomalie de la civilisation et de l’histoire.

Or qui voit-on accourir au secours du dictateur vacillant? Les diasporas ouest-européennes!

«Alors que le camp du "oui" semble l'emporter à 51,2% en Turquie même, il obtient en Belgique 77,1%. Seul le Liban, avec 93,9% de "oui", enregistre un score plus élevé.»

Le pays hôte des institutions de l’UE est en tête du plébiscite, mais les autres le talonnent de peu: Autriche, Pays-Bas, France, Allemagne, Danemark.

En revanche, le front du refus l’emporte très nettement dans des pays étrangers au «noyau dur» européen: Grande-Bretagne, Espagne, USA, Canada, Russie, Chine.

Il serait capital de mener l’enquête sur les raisons et la structure précise de ces votes pays par pays. D’ici là, des conclusions très hâtives quant à l’avenir de la construction européenne pourraient s’imposer comme des quasi-évidences…