Dans un éditorial intitulé «Les Chiens de garde 2.0», Myret Zaki épingle un phénomène en constante inflation sur les réseaux sociaux en commençant par citer Raphaël Enthoven: «Twitter promeut la sottise par le vacarme.»

Le phénomène en question? L’utilisation des réseaux sociaux (et Facebook n’est pas en reste) comme lieux d’exécution d’une justice de meute, brutale et expéditive.

«Depuis des mois, on voit progresser une dérive malsaine. L’éclatement continu de «polémiques» autour d’une personnalité publique, cible de commentaires violents et d’effets de meute brutaux. Les cas s’enchaînent. Politiciens d’ici et d’ailleurs, intellectuels, journalistes, sportifs, artistes se retrouvent lynchés à intervalles réguliers. Il y a toujours une parole qu’on ne supporte pas, qui scandalise, choque, indigne la place du village social, et dont profitent des sortes de «black blocs» - anonymes ou non - pour s’infiltrer dans le flux de grandiloquence morale.»

Qui n’a jamais fait l’objet d’une telle chasse aux sorcières comprendra mal la violence de ces règlements de compte.