Atteint d’une maladie neurodégénérative et devenu dépendant de l’appareillage médical pour survivre, le garçonnet de 23 mois a été débranché lundi sur décision des juges et des médecins, mais contre l’avis de sa famille. Il est mort le samedi 28 avril. Ses parents, chrétiens, ont fait valoir notamment que l’enfant avait pu commencer à respirer seul après l’arrêt de son assistance. La technocratie juridico-médicale, elle, à joué les ventriloques avec l’«intérêt de l’enfant».

La froideur inflexible avec laquelle la justice britannique a décidé la mise à mort de ce nourrisson a soulevé l’indignation dans le monde, en particulier en Italie, où l’on espérait pouvoir l’envoyer pour un traitement. Le pape François lui-même s’était opposé à son euthanasie. Pour une raison difficile à comprendre, la Haute Cour de Manchester et trois juges de la cour d’appel se sont opposés au transfert de l’enfant sur le continent, même s’il restait peu de chances de le sauver hors d’Angleterre.

La tragédie d’Alfie évoque les tribunaux aliénés de The Wall, le cauchemar rétrofuturiste de Pink Floyd. Elle annonce un avenir où la survie des individus sera suspendue à son coût pour la société, et où, comme dans Le Lotus bleu de Tintin,
on vous coupera la tête pour vous sauver.

PS — On rappellera que le même pays qui a euthanasié l’enfant Alfie pousse des cris d’orfraie sur la mort des enfants en Syrie. La perfide Albion n’est pas à une hypocrisie près…