Devant la Chambre des Communes, le Ministre britannique de la Santé s’est ému de ce que Julian Assange, le cerveau de Wikileaks, reclus dans une chambre obscure de l’Ambassade de l’Equateur depuis six ans, était malade et qu’il fallait lui donner accès à des soins. La condition est qu’il mette le pied hors de l’ambassade. Le sens de l’humanité du ministre de la Santé ne va pas jusqu’à proposer qu’Assange jouisse d’un sauf-conduit et qu’il ne soit pas extradé illico vers les Etats-Unis après les premiers soins. La perfide Albion n’a jamais autant mérité son surnom.

Même lavé des soupçons de viol que la Suède faisait peser sur lui, Assange reste dans le viseur de ce qui tient lieu de justice en Amérique et pour qui l’Angleterre fait le garde-chiourme. Mais Wikileaks est moins dangereux par le contenu des fuites qu’il a organisées sur des sujets très divers – et pas seulement étatsuniens - que par le génie qu’il a mis à concevoir un système indécryptable, sur lequel la cybercensure aura difficilement prise.

Espérons que le pire n’arrivera pas à Assange. Comme le relève une des consciences du journalisme américain, Paul Craig Roberts : “Killing the messenger has always been the practice of the rulers. The attack on Julian Assange and Wikileaks is what is in store for us all"
(«C'est une vieille pratique des gouvernants que de tuer le messager. L'agression contre Julian assange et Wikileaks préfigure ce qui nous attend tous.»)

JMB/28.06.2018