Les images sont déroutantes, et l’on comprend pourquoi les médias de grand chemin ont évité de les diffuser. Le 24 mai dernier, le pape François recevait un important groupe de soldats ukrainiens en uniforme et leur accordait sa bénédiction.

L’Ukraine est aujourd’hui un pays à la dérive, gouverné par un régime corrompu issu d’un coup d’Etat. Ses forces armées ne parviennent plus à recruter parmi la population, mais font appel à un grand nombre de mercenaires. Leur idéologie, à commencer par le bataillon de choc «Azov», est ce qu’on trouve de plus proche, aujourd’hui, d’une résurgence du nazisme. L’armée délabrée bénie en mai par le pape François est incapable de vaincre sur le champ de bataille les insurgés du Donbass et se borne, pour l’essentiel, à harceler à l’artillerie les populations civiles, ceci au mépris de toutes les conventions. Elle a été dénoncée par Amnesty International, mais également par certains grands médias occidentaux. L’enquête de Paul Moreira «Ukraine, les masques de la révolution» diffusée sur Canal+ a dressé une peinture sinistre de ce régime et de ses agissements.

Ce geste très peu médiatisé écorne l’image d’un pape pacifiste et «de gauche». Loin des initiatives audacieuses et progressistes de François dans d’autres domaines, il renoue avec l’ambiguité qui a marqué l’attitude du Vatican durant la IIe Guerre mondiale et lui a valu un considérable discrédit dans l’après-guerre.