La visite du président Trump en Arabie Saoudite a rempli d’aise les neocons et n’a donc pas soulevé trop d’indignation dans les médias de grand chemin. Tout le monde aux Etats-Unis ne l’entend pourtant pas de la même oreille. Ainsi Justin Raimondo et les partisans de Ron Paul:

«A-t-on vu spectacle plus dégoûtant durant les quatre mois de cette présidence que la vision de Donald Trump bavant devant le barbare monarque saoudien et sa criminelle famille de princicules insignifiants? Cela suffirait à faire vomir tout Américain normal, surtout lorsqu’on se souvient de ce que Trump avait dit d’eux durant la campagne électorale: “L’Arabie Saoudite et nombre de pays qui ont donné de grosses sommes d’argent à la Fondation Clinton veulent tenir les femmes en esclavage et tuer les gays. Hillary doit rendre tout l’argent venu de ces pays-là!“ […] A présent, le gendre de Trump, Jared Kushner, demande à Lockheed-Martin de faire des rabais aux Saoudiens, négociant personnellement la plus grosse vente d’armes de l’histoire américaine.»

Pourtant, que resterait-il de l’économie américaine sans son complexe militaro-industriel, qui assure selon certaines évaluations jusqu’à 52% du PIB américain? Et que resterait-il du complexe militaro-industriel sans le clan saoudien, à qui M. Trump vient de vendre pour 110 milliards de commandes directes d’armements, sans compter les promesses ultérieures?

En d’autres termes, l’alliance saoudienne s’est transformée en une indéfectible symbiose entre la première puissance au monde et son meilleur client. C’est pourquoi M. Trump a réussi à lancer une harangue enflammée contre le terrorisme en l’imputant... aux Iraniens, en présence de ceux-là même qui financent et soutiennent notoirement la violence islamsite dans le monde. Cette duplicité surréaliste est désormais une condition structurelle de survie pour l’Empire américain.