Après avoir freiné l’ardeur exterminatrice des services israéliens, l’administration Trump semble désormais leur avoir donné son «feu vert» pour l’assassinat d’un éminent général iranien.

A ceux qui douteraient de cette adhésion ouverte de Washington aux méthodes terroristes, on peut recommander la lecture de cette tribune, intitulée «Un plat qui se mange froid: répondre aux protestations iraniennes» et signée d’un apparatchik de haut rang US. Stewart Baker recommande à la présidence d’équiper les manifestants iraniens d’engins explosifs improvisés, à de pures fins de vengeance pour les soldats américains tués ou mutilés par les alliés de l’Iran au Moyen-Orient (où l’on peut se demander ce qu’ils étaient allés faire...). Et ce, même si les manifestants iraniens n’en ont aucunement envie!

«Peut-être bien que l’opposition iranienne, n’est pas prête, du point de vue organisationnel ou psychologique, à utiliser des EEI. Peut-être. Mais, à dire vrai, tout ce que je souhaite actuellement au gouvernement iranien et à ses tueurs, c’est que le renvoi de quelques EEI iraniens à leur expéditeur fait partie de notre liste d’options.»

Bref, qu’ils s’entretuent, pourvu que nous ayons notre vengeance… Ce n’est pas le compte Twitter d’un obscur djihadiste wahhabite, mais la tribune de l’ancien avocat de la NSA sur un site respectable traitant de questions juridiques! Venant de n’importe qui d’autre, une telle «incitation à la violence» serait sanctionnée sans délai.

Par-delà l’anecdote, la circulation publique de telles idées au sein de l’élite américaine contribue à accréditer les dénégations des autorités iraniennes quant à la responsabilité des violences meurtrières de ces derniers jours. La présence de provocateurs étrangers — comme en Ukraine lors du Maidan — chargés de faire dégénérer des manifestations par ailleurs légitimes n’est pas à exclure.