En abolissant le statut spécial pour enfants de clandestins (Deferred Action for Childhood Arrivals ou DACA), Donald Trump démantèle encore un héritage emblématique de son prédécesseur.

Ce dispositif mis en place sous Obama autorisait en effet les jeunes sans-papiers de s’intégrer à la vie sociale des USA avant que leur statut soit résolu, notamment en prenant un emploi ou entamant des études. Les bénéficiaires de cette loi d’exception (pas toujours très jeunes, du reste) étaient poétiquement appelés the Dreamers («les Rêveurs»).

Fidèle à sa philosophie «America first», Trump a sèchement répliqué que les jeunes Américains rêvaient eux aussi de se trouver un emploi. Ce qui n’a pas calmé, on s’en doute, la fureur de ses adversaires, allant du clan Clinton aux géants du divertissement en passant par le mainstream médiatique.

Sur Twitter, en particulier, la bataille fait rage. L’une des tribunes les plus suivies du camp ultraconservateur est celle de l’acteur James Woods (@RealJamesWoods), illustre «tronche» du cinéma américain.

Au jou

r le jour, avec un bon sens incisif et sans trop de ménagement, Woods déconstruit en quelques mots les slogans les plus répandus du politiquement correct.A l’époque du décret anti-immigration, il avait recueilli un succès de scandale jusqu’en Europe :

«James Woods est en délicatesse avec le bon goût. Pour protester contre les condamnations en Europe du décret anti-immigrants de Donald Trump, l’acteur américain, fervent soutien du président fraîchement investi, a eu l’idée de poster sur Twitter une photo choquante de la fusillade du Bataclan.»

Le voici de nouveau en première ligne dans la polémique DACA, mais sur un mode nettement plus ironique. Ainsi, à ceux qui rappellent que Steve Jobs lui-même était le fils d’un immigré syrien:

«...qui l’a impitoyablement abandonné, lui et sa mère. Heureusement que le fils rejeté de l’immigré musulman syrien fut adopté par Paul et Clara Jobs.»

Suit une claque fulgurante aux géants technologiques (Apple, Google, Facebook) qui élèvent des chants d’indignation contre l’abolition du statut DACA:

«…mais qui n’ont aucun problème à remplacer les travailleurs américains par des travailleurs d’outre les mers, dans des pays où les questions de santé, de sécurité et d’environnement sont escamotées.»

Le fil Twitter de James Woods illustre la brutalité du débat politique aux Etats-Unis, mais également la liberté de parole qui y subsiste encore.