Dans l'édition du 21 juin du Régional, hebdomadaire distribué dans les boîtes aux lettres de l’est lémanique, on lit ce titre : « L’impôt sur la valeur locative pourrait tripler ». Suit un article qui commence ainsi : « Le Valais veut harmoniser les valeurs locatives sur les loyers actuels ». Les harmoniser, autrement dit les tripler.

Le canton du Valais vient dernièrement de renouveler ses autorités : ceci explique peut-être cela. Quand les autorités veulent augmenter les impôts, elles ont intérêt à laisser passer les élections. C’est plus facile après qu’avant. On a souvent connu cela. Ainsi, dans telle commune vaudoise, quinze jours à peine après les récentes élections communales, le législatif communal a voté une augmentation du taux d’imposition communal de… six points !

Ce serait beaucoup demander au Régional de rappeler toutes ces choses. En revanche, le journal relève avec raison le caractère anticonstitutionnel de ce projet typiquement post-électoral, au sens où l’article 111 de la Constitution fédérale fait obligation aux autorités d’encourager « la prévoyance individuelle, notamment par des mesures fiscales et par une politique facilitant l’accession à la propriété ». On fait évidemment ici tout le contraire.

Ce qu’il serait aisé de faire constater par une cour constitutionnelle, si du moins il en existait une en Suisse. Mais il n’en existe pas. Les autorités en profitent donc, une fois de plus, pour s’asseoir sur la constitution. Chacun sait comment les autorités, fédérales cette fois, appliquent aujourd’hui l’article constitutionnel adopté en votation populaire le 14 février 2014 sur l’immigration de masse. Ou encore celui issu de l’initiative des Alpes, adopté dans les années 90. Les gens un peu critiques à l’endroit du régime parlent volontiers de façade démocratique. Le problème, en l’occurence, c’est qu’on ne peut même plus désormais parler de façade. L’arbitraire s’affiche ici ouvertement, et pourrait-on même dire : tranquillement.