L’exploration des fuites Wikileaks révèle des trésors sans prix. Ainsi, ce rapport diplomatique montre comment l’ambassade américaine en Estonie s’est employée, dès 2006, à persuader les aborigènes balto-slaves du cru d’embrasser les «bienfaits de la diversité» ethnique et culturelle. Ceci à un moment où cette «diversité» était un phénomène quasi inexistant dans un pays peuplé presqu’exclusivement d’Estoniens et de Russes.

Qu’à cela ne tienne: les services de Washington vont prendre le problème à bras le corps avant même qu’il n’apparaisse! «l’appartenance à l’UE, la croissance économique rapide, l’expansion du tourisme et le déclin démographique vont accentuer la pression migratoire et potentiellement conduire à une augmentation du nombre des minorités raciales…»

Estimant insuffisant le «plan d’intégration» existant en Estonie, les services de l’ambassade U. S. vont cibler en particulier les écoles et le gouvernement. «Les autorités estoniennes devraient inclure dans les programmes scolaires les bienfaits de la diversité et de la vie en société multiculturelle.»

Ainsi, l’officine finance entre autres un festival de cinéma afin qu’il projette des films sur la «tolérance raciale et culturelle», et incite les autorités locales à soutenir les instances faîtières du journalisme afin qu’elles «forment» les journalistes à aborder des «thèmes liés au racisme et à la discrimination raciale».

C’est ainsi que l’ex-république d’URSS, à l’insu de son plein gré, a été préparée à l’avenir radieux, multicolore et très tolérant des Européens de l’Ouest…